Le ministre de l'intérieur britannique se vante d'avoir déjà signé l'ordre d'extradition de Julian Assange

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Le 13 juin, alors que l'audience devant la cour de justice ne devait avoir lieu que le 14, le ministre de l'intérieur britannique, Sajid Javid, avait annoncé dans une émission de la BBC qu'il avait déjà signé - sans hésiter- la demande d'extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis. Cette annonce, même s'il reconnaissait que la décision finale revenait à la court, constituait, de fait, une tentative d'influence et donc une ingérence dans une décision du pouvoir judiciaire. Elle montrait aussi la triste inféodation du Royaume-Uni vis-à-vis des Etats-Unis. C'est vrai que si cela est choquant, il n'est que de se souvenir du démarrage de la guerre d'Irak et du mensonge assumé des US/UK à propos des armes de destruction massive pour se dire que cela n'a rien d'une révélation. De plus, cette signature sans hésitation, comme il l'a précisé, bafoue les lois de l'extradition qui stipulent qu'un pays ne peut extrader vers un autre pratiquant la torture et appliquant la peine de mort. Serait-ce le cas des Etats-unis ?

Ce vendredi 14 juin, la troisième audience concernant l'extradition d'Assange a bien eu lieu à Londres. Elle a annoncé que l'audience qui statuera sur l'extradition a été fixée à la fin du mois de février 2020, elle devrait durer 5 jours. Si l'on se souvient que Julian Assange purge actuellement une peine de 50 semaines à la prison de haute sécurité de Belmarsh près de Londres, l'audience se tiendra donc alors qu'il aura déjà purgé une grande partie de sa peine. De plus, actuellement, Julian Assange se trouve dans la partie médicalisée de la prison et selon les très peu nombreuses personnes qui ont pu le rencontrer, dont son père John Shipton, sa situation de santé est très mauvaise.

Si l'on se souvient que derrière l'extradition vers les Etats-Unis, la menace d'un procès biaisé et du recours à la torture existe bel et bien et, en cascade, des atteintes à la liberté de la presse, la situation est donc plus que jamais critique. 

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