Au Royaume-Uni, une réalité qui dépasse les scénarios les plus sophistiqués

Marie-France Deprez, le .

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Partout dans le monde, la crise sanitaire, le corona virus, la covid sont les principaux et parfois les seuls sujets traités par les médias, en douce passent de nouvelles lois ou règlements; que ce soient sur les heures supplémentaires, les réquisitions, le développement de la 5G...

Et pendant ce temps là au Royaume-Uni ?

Les mêmes sujets y sont traités.

Les procédures d'extradition de Julian Assange se déroulent dans le silence médiatique.

Julian Assange reste enfermé, à l'isolement dans la seule attente de la décision concernant cette possible extradition vers les Etats-Unis.

Sa faute : révélation de crimes de guerre.

Pour les Etats-Unis, un espion.

Leurs sales secrets bien planqués ont été révélés au public. Difficile quand de plus en plus de monde sait que la torture est pratiquée, que des personnes sont enfermées suspendues au plafond de leur cellule, que des familles sont décimées par de jeunes soldats incapables de dominer une situation et tirant à l'aveugle, que des enfants, des hommes, des femmes sont assassinés, difficile quand le public sait qu'il y a des milliers de morts civils, difficile de continuer. Le rapport de force peut changer.

Il existe des textes officiels qui qualifient ces faits, des crimes de guerre et qui permettent d'en condamner les auteurs.

Mais s'ils restent tus ! Cachés ! Alors les Etats-Unis peuvent continuer de mener leurs guerres "humanitaires" qui détruisent villes et population des pays qu'ils "libèrent".

Julian Assange a commis la faute : nous informer et maintenant, il doit payer.
C'est le fond de cette affaire...

Et pendant ce temps là au Royaume-Uni où Julian Assange reste enfermé ?

Et pendant ce temps-là, dans le fracas des discours covid, le gouvernement britannique prépare un projet de loi.

Le projet porte en effet sur les opérations menées par leurs troupes à l'étranger, il protégerait les soldats des accusations de crimes et de torture.

Un groupe d'experts spéciaux de l'ONU qui s'occupent notamment des droits humains l'ont analysé et appelle le parlement britannique à le rejeter.

Les experts ont souligné qu'avec cette loi, le Royaume-Uni violerait les droits humains et le droit pénal international.

Donc, alors même que se déroule sur leur territoire le procès d'un journaliste qui a révélé des crimes de guerre et que les Etats-Unis veulent punir pour cela, le gouvernement britannique rédige une loi qui mettra ses propres troupes à l'abri de toute poursuite pour crime ou torture.

Les experts de l'ONU ont attiré une première fois l'attention sur ce projet au mois de juin mais sans échos.

Les parlementaires britanniques écouteront-ils ce rappel récent des experts de l'ONU, dont Nils Melzer, celui qui n'a jamais été écouté à propos de la torture infligée à Assange ?

Pour être accepté, le projet de loi doit passer par cinq étapes, il en a déjà franchi deux !

Ce projet ne peut passer, comme Julian Assange ne peut être extradé.

Le meurtre, le viol et la torture sont inadmissibles ..même en temps de guerre.
Je n'arrive pas à me décider s'il s'agit de pièces de puzzle qui s'emboitent ou d'un scénario écrit à la virgule prêt mais je pense qu'il est impossible pour ceux qui doutaient encore de ce que les soutiens de Julian Assange disent depuis des mois que l'affaire est politique, de continuer à douter. Le Royaume-Uni vient d'ajouter une pièce manquante au puzzle, ou de signer un chapitre important du scénario.

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