Le coup d’Etat est en train de réussir en Bolivie

Le président de gauche Evo Morales a été contraint d’annoncer sa démission, trois semaines après sa large victoire électorale, mais pressé par le lâchage du chef de l’armée et de la police, et par les actions de commandos fascistes.

Dans les rues de La Paz et d’autres grandes villes de Bolivie, des commandos ont saccagé et incendié des maisons de partisans du Mouvement vers le socialisme (MAS) et de membres de leur famille. Le frère du président de l'Assemblée nationale a été pris en otage, pour forcer sa démission. Le ministre des Mines a renoncé à son poste, pour préserver sa famille après l'incendie de sa maison par des manifestants, à Potosi, et l'agression de son neveu.

« Notre péché, c'est d'être indigène et d'être une gauche anti-impérialiste. » Evo Morales avait défendu depuis 2006 des politiques sociales qui se sont traduites par un net recul de la pauvreté et de l’analphabétisme dans son pays. Il a mis en œuvre la nationalisation de secteurs clés de l'économie. « Nous sommes le gouvernement qui a nationalisé les hydrocarbures, le gouvernement qui a sorti plus de 3 millions de citoyens de la pauvreté. » a rappellé le vice-président démissionnaire.

Raison impérieuse pour mettre fin à cette anomalie.

« Nous avons donné une leçon au monde, demain la Bolivie sera un nouveau pays », s'est réjoui l’opposant de droite Camacho, soutien du rival malheureux de Morales dans les urnes. C’est exactement cela : la Bolivie doit subir "une leçon", pour avoir voulu se libérer de l’impérialisme, sortir de la pauvreté et aller vers le socialisme.

Lors de son allocution, Evo Morales a pour sa part promis : « Je voudrais dire, frères et sœurs : la lutte ne s'arrête pas ici. »

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