Pas de prisonnier politique en Belgique. Justice pour Erdal Gökoglu.

ErdalGokögluna
Liberté pour Erdal Gökoglu
 
Erdal Gökoglu est un homme de convictions, il est prêt à les défendre jusqu'au bout. 
Cela a commencé lorsqu'il était jeune étudiant en Turquie, il avait alors été arrêté, torturé. Il avait subi des traitements tels qu'il avait pour s'y opposer eu recours à la terrible grève de la faim. Lors d'un massacre dans la prison d'Uucanlar à Ankara; il avait été laissé pour mort, le corps traversé par plusieurs balles. C'était dans les années 1990 à 2000. 
En 2002, il a quitté la Turquie et est venu s'installer en Belgique. 
En 2007, il y a été régularisé et a obtenu le statut de réfugié politique.
 
Mais en 2017, l'Allemagne a lancé contre lui un mandat d'arrêt international. L'Etat allemand lui reprochait sa participation à un symposium sur l'isolement à Berlin pour y témoigner de son expérience de la torture en Turquie, l'organisation d'un concert du groupe Yurum et la création d'une association culturelle à Hambourg. 
Bien qu'il reconnaisse que ces faits ne sont pas des crimes, un juge belge accorde l'extradition vers l'Allemagne, disant qu'il fait confiance à la justice allemande.
Une justice qui pour ces faits relevant pourtant de la liberté d'expression va le condamner à cinq ans et demi de prison.  
Lors de l'extradition, une des conditions était le renvoi en Belgique d'Erdal Gökoglu à un moment de sa peine.
C'est ainsi qu'au début du mois de février 2021, il est revenu en Belgique, mais alors qu'il a déjà purgé les deux tiers de sa peine, arrivé en Belgique, il a été incarcéré à la prison de St Gilles, placé en isolement, les produits qu'il avait acheté en prison en Allemagne ( thé, sucre ...) lui ont été confisqués. Il a été privé de tout contact, son courrier arrive ( ou pas) avec beaucoup de retard et les numéros de téléphone de personnes à qui il téléphonait régulièrement d'Allemagne ne lui sont plus accessibles. 
Il avait passé deux tests PCR négatifs en Allemagne, mais il a dû en passer un de plus en Belgique. Le résultat négatif aussi ne lui a pas épargné la quarantaine, ce qui fait que ses premiers contacts avec son avocate Selma Benkhelifa n'ont pu avoir lieu que deux semaines après son arrivée.  
Entre temps, Erdal Gökoglu a entamé une nouvelle grève de la faim contre le port d'un uniforme. Ce point mérite une explication. Pour Erdal Gökoglu, le port de l'uniforme est un point très sensible car avec d'autres prisonniers en Turquie, il avait lutté contre les uniformes qu'ils jugeaient déshumanisants et ils avaient gagné ! Alors se retrouver en Belgique et devoir à nouveau le porter est pour lui insupportable.
Bien qu'en grève de la faim, il ne peut cantiner, ni rien recevoir, il n'a donc pas les éléments indispensables à sa survie. Il n'a pas encore non plus été vu par un médecin, alors qu'on sait que son état nécessite un suivi régulier.
Une loi belge datant de 2005 annule le port de l'uniforme dans les prisons mais dans les faits, seules 12 prisons ont pu le mettre en pratique. Dans le cas dont nous parlons, il suffirait donc de le transférer dans une prison où les prisonniers peuvent porter leurs vêtements pour qu'il arrête sa grève.
  
Le pire dans ce cas, c'est qu'alors qu'il a été jugé et condamné en Allemagne, qu'il y a purgé les deux/tiers de sa peine, il pourrait être libéré en Belgique, au lieu de quoi, il est traité comme un détenu dangereux qui viendrait d'être arrêté. 
Heureusement, Erdal Gökoglu n'est pas seul, des proches et le Front Populaire ( Turquie) organisent des sittings devant la prison de Saint- Gilles. Ils distribuent des tracts. Les slogans résonnent  et s'envolent vers les murs presqu'aveugles de la prison. 

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