Solidarité avec les travailleurs en lutte : FEDEX, cheminots, livreurs...

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Bierset : Licenciement de 671 travailleurs !

Sous le nom initial de Federal Express la société FEDEX est créée en 1971 par Frederick W. Smith. Les premières livraisons aériennes démarrent le 27 avril 1973 à partir de l'Aéroport international de Memphis où la compagnie implante son siège et sa première plate-forme de correspondance ou « hub ». A partir de cette date FEDEX va progressivement prendre le contrôle de 29 sociétés concurrentes. Son fleuron sera le rachat du groupe néerlandais de messagerie TNT Express dont elle détiendra 88,4 % du capital dès le 18 mai 2016 au terme d’une OPA lancée en avril 2015. Ses onze hubs les plus importants sont Memphis (le deuxième plus grand aéroport fret du monde), Indianapolis, Anchorage, Newark, Fort Worth, Canton en Chine, Roissy en France, Cologne en Allemagne et Liège en Belgique.

La société FEDEX affiche un chiffre d’affaire de 65 milliards de dollars, elle possède une flotte de 674 avions et un parc automobile de 150.000 véhicules qui assurent le transport de 14.579 milliards de tonnes-kilomètre (c’est-à-dire le transport d'une tonne sur un kilomètre).

Malgré une année 2020 record dans le secteur de la logistique qui n’est pas étrangère à la pandémie, la multinationale FEDEX a décidé de licencier 671 travailleurs de l’aéroport de Bierset pour déplacer une partie de ses activités à l'aéroport de Paris-Roissy. Cette décision menace également l’avenir des 861 agents restants qui seront soumis à plus de flexibilité tout en assombrissant l’avenir des travailleurs sous-traitants de FEDEX.

Ces licenciements ne résultent pas du récent BREXIT comme le prétend la direction. Ils sont la suite du plan de réorganisation stratégique décidé par FEDEX après son rachat du groupe TNT en 2016. Ce plan ambitieux avait pour but de relier le plus grand réseau express aérien du monde au réseau routier européen. On peut également se poser la question du conflit d'intérêt quand on sait que l'actionnaire français ADP (Aéroports de Paris) détient 25% de l'aéroport de Liège. Il est en effet difficile de croire qu’ADP n'ait pas été mis au courant des projets de Fedex de transférer une partie de ses activités belges vers la France pour faire de l'aéroport Charles de Gaulle son principal centre d'activité en Europe.

Aux bien-pensants qui justifient le licenciement de 671 valeureux liégeois par « le caractère trop exigeant des travailleurs liégeois et la tradition protestataire wallonne », il faut rappeler qu’au-delà de Bierset, ce plan aura un impact négatif pour l’emploi de 6.000 autres agents de FEDEX en Europe dont 47 travailleurs flamands du site FEDEX de Zaventem (qui s’ajoutent aux 39 licenciements de 2019). D’autre part, le caractère exigeant et protestataire n’empêche pas le site de Bierset d’être considéré comme « le meilleur aéroport de fret du monde ».

Ce licenciement massif est comme une nouvelle preuve du mépris d’une multinationale largement bénéficiaire pour ses travailleurs qui se sont particulièrement investis en travaillant jour et nuit pour assurer le transport et la distribution des produits médicaux au plus fort de la pandémie, lui assurant de plantureux bénéfices. Entre le 31/05 et la 31/08/20, FEDEX a engrangé un bénéfice de 1,28 milliards d’euro, contre 800 millions sur la même période en 2019.Réjouissons-nous du caractère protestataire de la FGTB wallonne qui dénonce une nouvelle fois la destruction de l’emploi par des entreprises bénéficiaires qui profitent d’aides publiques non conditionnées.

Toujours masqués, les travailleurs montrent qu'ils ne sont pas bâillonnés !

Allant toujours de l'avant, elle prend des mesures d'avant-garde. Qui ? La SNCB. Dernière décision en date, supprimer 44 guichets de gare et adapter les horaires d'ouverture dans 37 autres gares. Annoncée à la sortie d'un conseil d'administration début février, la fermeture devrait se faire progressivement jusqu'à fin de 2021. Dès l'annonce, les syndicats cheminots ont réagi (CGSP et Transcom) les plateformes de navetteurs sont aussi hostiles à cette décision.

La suppression des guichets et la restriction des horaires conduiront à la suppression de 77 équivalents temps plein. Moderne non ? Les voyageurs n'ont de toute façon plus besoin des guichets, il y a les automates et surtout "l'app SNCB". C'est si simple... Donc des hommes et des femmes perdent leur travail et nous les voyageurs, nous trouvons des « gares » vides sans possibilité de nous renseigner, de nous faire aider.

En fait, il ne s'agit pas d'une surprise. En 2007, il restait 208 guichets, en 2018, il en restait 135 et fin 2021, il en restera 91. Des gares entières ont déjà été fermées, pas assez de voyageurs; cela rend les transports dans certaines régions de plus en plus difficiles, à une époque où l'accent est mis sur les transports en commun pour limiter les émissions de CO2 ! Quelle est donc la logique dans tout cela ? Finalement la même que celle qui mène à la suppression de lits d'hôpitaux... un affaiblissement des services publics.

Autre visage du néolibéralisme, la multiplication des statuts précaires

Les livreurs de Deliveroo, les chauffeurs Uber se sont mobilisés ce 24 février, dans plusieurs grandes villes de 15 pays, dont Bruxelles, devant les bâtiments de la Commission Européenne. Des actions ont eu lieu pour exiger des droits pour les travailleurs des plateformes, cherchant à empêcher que la Commission ne prennent des décisions qui les précarisent encore plus. L'action était soutenue par différents syndicats (FGTB, CSC...) des collectifs de coursiers et le groupe de la GUE du parlement européen représenté par Marc Botega (PTB).

Marie France Deprez et Marc Denonville

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