Forest, la fin d’Audi Brussels
Les débuts modestes
L’histoire de l’usine de Forest est indissociable de la société D’Ieteren qui avait conquis ses lettres de noblesse dès le 19e siècle dans le domaine des attelages et de la carrosserie de luxe. En 1935, elle se spécialise dans le montage des automobiles américaines Studebaker réalisé dans ses locaux modestes de la rue du Mail à Bruxelles.
L’ascension
En 1948, D’Ieteren décide de transférer l’assemblage à Forest dans une nouvelle usine qui sera agrandie en 1952. A la même époque, D’Ieteren conclut un accord avec Volkswagen pour assembler les Porsche et la célèbre VW coccinelle, dont le premier exemplaire sort de la chaine de Forest en 1954. À ce moment-là, l'usine avait une superficie d'environ 314 000 m2 et occupait 750 employés, pour une production d’environ 75 voitures par jour.
En 1960, la production des Studebaker a été arrêtée, mais la production de Volkswagen et Porsche se poursuit.
Vers la fin de 1970, l'entreprise est rachetée par Volkswagen Allemagne. Complètement modernisée, l’usine de Forest devient alors « Volkswagen Bruxelles S.A. – Brussel N.V. ». En 1975, la production des Coccinelles est arrêtée après 1 143 664 unités. Elle sera supplantée par d’autre modèles dont la VW Golf qui sera produite à plus de 4 millions d’exemplaires. De 1987 à 1991, l’usine de Forest s’agrandit en intégrant les anciennes usines Citroen et en modernisant ses installations.
Début de la fin
En 2006, le groupe annonce la fin de la production des Golf et dans un premier temps, la suppression d'environ 3 000 emploissur le site qui employait environ 4 500 personnes pour une production d'un peu plus de 200 000 véhicules par an. Sous la pression des travailleurs relayée par la Fédération européenne des métallurgistes, le groupe VW propose de lancer la production de l'Audi A1 à Forest pour limiter l'impact sur l'emploi. Cependant, cette offre est subordonnée à une augmentation de la productivité de 20 % recherchée dans une flexibilité accrue, un allongement du temps de travail, une modération salariale et un soutien public à l'investissement.
Aujourd’hui, les gains de productivité consentis par les travailleurs en 2006, auront peu de chance d’infléchir la décision d’AUDI de fermer l’usine pour la fin 2025. Cette fermeture entrainerait la perte de 3000 emplois du site de Forest à laquelle il faut ajouter les 1000 emplois indirects des cinq entreprises fournisseurs de l’usine de Forest qui sont également menacées.
MD
Photo : Audi Brussels, Photo : Karmakolle , 2017 (CC0 1.0 Universal Public Domain Dedication)