Elections, à droite toute !

Comme il fallait s’y attendre, on assiste au renforcement de la droite dans tout le pays. En Wallonie et à Bruxelles, il se concrétise par la victoire du MR mais également par une spectaculaire percée de la droite chrétienne sous l’étiquette « Les Engagés ». En offrant la tête de leur liste à l’ex-président du patronat wallon (UWE) Olivier de De Wasseige qui déclare « Il y a trop de services publics en Wallonie », les Engagés montrent pour qui et pour quelle classe ils s’engagent.Au MR, les déclarations du député Jeholet, qui invitent ceux qui défendent le port du voile à quitter le pays, ne l’ont pas empêché de récolter 64000 voix de préférence, un score qui en dit long sur l’évolution du MR.

En Flandre, la victoire de la NVA n’est pas étrangère à l’inertie du Vlaams Belang. C’est la victoire de la droite la plus réactionnaire, et de son leader Bart De Wever qui jouit d’un prestige indiscutable. En avouant « mon patron c’est le VOKA », De Wever confirmeses relations privilégiées avec le patronat flamand. Le fait qu’il se considère comme le fils spirituel du philosophe réactionnaire Edmund Burke n’est pas de bonne augure. Même s’il s’en est défendu durant toute la campagne, un rapprochement de Bart De Wever avec le Vlaams Belang n’est pas à exclure, si les négociations en cours ne répondent pas à son ambition de devenir premier ministre. Un tel rapprochement, qui relancerait le projet confédéral, serait catastrophique pour la Wallonie.

Un gouvernement fédéral de droite composé du MR, des Engagés et de la NVA présidé par Bart De Wever aura un impact catastrophique pour tous les travailleurs du pays. Un tel rapport de force peut permettre une remise en cause, qui reste à l’ordre du jour de la droite et du patronat, de l’ensemble des conquêtes sociales.

Il ne serait pas étonnant qu’une telle mouvance libère le VB de son cordon sanitaire pour entraver la gauche radicale et les syndicats. Les déclarations de Georges-Louis Bouchez, qui estime que la gestion du chômage est un « business rentable pour les syndicats », rappellent les exigences patronales d’imposer une personnalité juridique à ces organisations. Les dernières injonctions de la commission européenne qui exige que la Belgique réduise sérieusement ses dépenses ne manqueront pas de conforter les arguments de ce gouvernement.

Du côté francophone, il est clair que le recul constant du PS et la défaite cinglante d’Ecolo ne sont pas étrangers à leur soutien au dernier gouvernement. Leur complicité avec la droite dans la campagne anti-PTB qui est qualifié d’anti-démocratique et est amalgamé avec le VB, n’a certainement pas contribué à valoriser leur image.

Le PS et Ecolo n’ont pas compris que leur salut en Wallonie était indissociable d’un rassemblement incluant le PTB avec les syndicats et tous ceux qui défendent le patrimoine social.

Si les résultats du PTB confirment son avancée significative à Bruxelles et particulièrement réjouissante en Flandre, son tassement dans son fief Wallon est interpellant et inattendu. Avec des scores de 3 à près de 5% dans certaines circonscriptions, l’apparition du mouvement « Chez nous » qui est parrainé par les ténors de l’extrême droiteeuropéenne est préoccupante. Elle nous rappelle que la précarité et l’exclusion sont le terreau du nationalisme et du fascisme.

Dans tout le pays, la victoire de la droite est surtout la victoire de ses médias et du fric, qui s’apparente de plus en plus à une campagne à l’américaine. Durant cette campagne, le recours aux réseaux sociaux a favorisé une communication réduite à sa plus simple expression au profit d’une réaction excluant la réflexion.

Des experts en communication nous apprennent que le nouveau mouvement d’extrême droite « Chez Nous » est le parti wallon le plus actif et le plus populaire sur les réseaux sociaux, et plus particulièrement sur les réseaux plébiscités par la jeunesse, à savoir Instagramet TikTok.

Cette soi-disant communication entretient une extension de la dépolitisation qui se traduit par 1.050.000 abstentionnistes (12,5% du corps électoral) et 416.000 bulletins blancs. Il faut y ajouter les 75.000 voix du Parti Blanco dont le programme défend que les élus ne feraient partie ni d’une majorité ni d’une opposition. Mais, gageons qu’ils ne sont pas encore élus. Affaire à suivre.

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Communales 2018 : le bilan et les leçons

Au lendemain des résultats électoraux, la FGTB wallonne a lancé un appel rappelant que "Depuis plus d’un an, la FGTB wallonne appelle à une coalition PS/PTB/ECOLO si le résultat des urnes le permet. Cet appel prend aujourd’hui tout son sens puisque la réalité électorale donne raison à nos projections. Les citoyennes et citoyens ont exprimé un rejet des politiques de droite mais surtout une adhésion à des politiques sociales plus radicales, et à un projet qui place l’écologie au centre des priorités. La progression d’Ecolo et la percée du PTB dans plusieurs grandes villes renforcent considérablement la gauche dans son ensemble. Leurs résultats offrent surtout la possibilité de former des coalitions de gauche… Il faut saisir cette opportunité. L’alternative aux politiques libérales commence aujourd’hui. La responsabilité de la gauche est historique. L’occasion aussi".

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Campagne électorale certes, mais surtout une campagne de luttes!

Comme le montre si bien José García dans l'entretien publié dans ce numéro (p. 6) il y a à Bruxelles en même temps environ 40.000  demandes de logement social et presque 20 000 immeubles inoccupés. Plus injuste encore la droite au gouvernement, avec la complicité active du parti socialiste et des écolos, refuse le projet d'une taxation progressive de loyers et ferme les yeux, complaisante, devant les augmentations de ceux-ci. Pourtant les cadastres  qui servent de référence aux impôts n'ont pas bougé depuis 1980 (normalement leur révision devrait être quinquennale). Bruxelles connaît des grands propriétaires possédant nombreux immeubles et payant des impôts dérisoires tout en augmentant  en permanence  les loyers. Voilà un cas précis et concret  touchant la vie quotidienne des gens qui mobilisera le peuple de gauche bruxellois et en particulier les militants communistes dans la campagne qui arrive.

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Extrémisme...

« Les extrêmes gauche et droite sont une même image dans un miroir », Gwendolyn Rutten ; « Le projet d’extrême gauche peut être aussi destructeur qu’un projet d’extrême droite », Benoît Lutgen ; « Ceux qui parlent avec le Pari du Travail ne mesurent pas le danger que représente l’extrême gauche », Olivier Chastel. Tout est dans la nuance.

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Le pénible cauchemar du député Culot

Fabian Culot, vous connaissez ? C’est un député MR à la Région wallonne. Il risque de passer à l'histoire du crétinisme parlementaire. En effet, nous apprenons qu’il projette de déposer une résolution demandant de dispenser dans les écoles des cours sur les dangers de l'extrême gauche ; résolution qui vise le PTB et ses alliés. Après l'échec retentissant du député MR Denis Ducarme d'entourer le PTB d'un cordon sanitaire en 2016, idée aujourd'hui reprise par le CDH, le MR persiste et signe dans les délires anticommunistes.

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