La Cour Européenne contre le syndicalisme ?

Une grève générale en octobre 2015 a provoqué le blocage de l'autoroute E40. Un chirurgien appelé à se rendre en urgence à un centre hospitalier se trouvait parmi les automobilistes bloqués et n'a pu arriver à temps à son lieu de travail pour sauver une patiente. Suite à cela, plusieurs membres de la FGTB, dont le président, Thierry Bodson, ont été condamnés pour « entrave méchante à la circulation ». Les condamnés sont allés en Cassation contre cette condamnation. La Cour de Cassation les a déboutés. Ils se sont alors adressés à la « Cour Européenne des Droits de l'Homme » qui les a également déboutés.

Il est vrai qu'une personne est décédée. C'est un fait très grave qui aurait pu et dû être évité. Ce n'est sans doute pas par hasard que l'obligation de garde, c'est-à-dire de la présence d'un médecin à l'hôpital, a été prévue dans le projet de la « Loi Qualité » initiée par la ministre de la santé, la Dre M. De Block, quelques années plus tard. En effet, la route vers l'hôpital peut être bloquée par un accident, l'effondrement d'un pont, une inondation, l'incendie d'un restaurant qui la surplombe, un chantier etc. Le médecin peut avoir lui-même un accident ou une panne de voiture voire un malaise et perdre trop de temps à cause de cela.

Mais qu'est-ce qui empêche d'équiper les médecins d'un gyrophare qui leur donnerait la priorité comme aux autres véhicules de secours de même d'ailleurs qu'aux véhicules banalisés de la police ? Faut-il rappeler qu'il y a environ un demi-siècle, Touring Secours avait déjà réclamé, dans son journal jaune de l'époque, une telle possibilité pour les médecins...?

Les différents tribunaux, ont-ils cherché le vrai coupable ?

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Elections aux USA, la victoire de la honte et de l’argent

Les instances du PCB ont pris acte des résultats des élections américaines qui confirment la victoire du candidat républicain, de la droite radicale et de la réaction après une campagne au cours de laquelle les invectives et les fausses informations ont pris le pas sur le débat et l’argumentation.

Ils constatent que l’utilisation de supports média­tiques comme Fox New ou Breitbart News etc. favorisent les positions politiques conservatrices en faveur de l'idéologie du Parti Républicain, laquelle remet en cause le droit des femmes et des immigrés, prône le retour aux énergies fossiles et la domination des Etats-Unis et du dogme du marché sur le monde.

Ils remarquent que cette évolution inquiétante est renforcée par le recours au deepfake (hypertrucage) qui utilise l'intelligence artificielle pour entretenir la désinformation et manipuler l’opinion ce qui, d’une manière infiniment plus efficace, est digne de la Propagandastaffel des nazis.

Ils constatent le caractère obsolète et les effets pervers d’un système électoral indirect datant de 1787 qui privilégie l’avis des élites représentées par des grands électeurs au détriment du vote populaire et au profit des seuls partis républicain et démocrate.

Ils dénoncent une campagne électorale dont le coût de 16 milliards de dollars prouve le soutien sans faille que le grand capital exerce pour maintenir sa domination en privant le peuple américain de toute autre représentation politique.

Ils en concluent que ces résultats s’inscrivent dans la percée de la droite radicale qui résulte de la mondialisation capitaliste laquelle est la conséquence de la disparition du rapport de force incluant la communauté des états socialistes.

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Crise au Venezuela : Le pourquoi et le comment…

Les données de la Banque mondiale (BM) et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) concernant l’évolution de la situation économico-sociale du Venezuela sont assez édifiantes et de nature à nous permettre d’esquisser des explications ignorées, ou plus souvent évitées par le système médiatique, à propos de la crise politique que connaît ce pays.

Suivant la BM, la population du pays, qui diminuait régulièrement depuis 2017 (moins 2,9 % annuel en 2019), a augmenté de 1,9 % en 2023 et ce, notamment, grâce aux nombreux retours de ceux qui avaient quitté le pays. Le taux annuel négatif des migrations – un peu plus de 1,3 millions de personnes en 2018 – est devenu positif en 2023 – environ 320.000 [[1]]. Le taux de chômage n’était que de 5,5 % en 2023 (il est de 5,8 % en Belgique). Le nombre d’homicides qui était de 48 sur 100.000 personnes en 2018 est descendu à 19 sur 100.000 en 2023 ; et surtout l’inflation, la mère de toutes les misères, l’icône dont tous les médias se gaussaient pour dire du mal du pays et qui avait atteint le chiffre surréaliste de 833.997 % en 2018 est tombée à 69,5 % en 2023 [[2]].

Le PNUD va dans le même sens. Dans son rapport « Performances macroéconomiques du Venezuela au premier trimestre 2024 et perspectives pour l'année 2025 », le PNUD pronostiquait pour le pays, exactement un mois avant les élections, une croissance de 4,2 % pour l’année 2024 (celle de la Belgique est estimée à 1,4 %). Le rapport indique que la production du pétrole a augmenté de 18,4 % en 2023, que le dollar USA s’est stabilisé dans le marché de changes (il était à 637 ‘bolivares’, la monnaie nationale, par USD en 2018 il est à 36, aujourd’hui-NdlR) et, surtout, que la recette fiscale du 1er trimestre 2024 avait connu une augmentation de 161 % en comparaison avec celle de 2023 [[3]].

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Une juge britannique ordonne au Crown Prosecution Service de faire la lumière sur la destruction de documents clés concernant Julian Assange

Les autorités britanniques et le Crown Prosecution Service doivent confirmer si le service détient ou non des informations sur comment, quand et pourquoi ils ont supprimé des documents cruciaux sur l'affaire Julian Assange et, s'ils détiennent de telles informations, ils doivent soit nous les fournir, soit les refuser. nous les communiquer, en identifiant pour quelles raisons ces informations sont détenues.

par Stefania Maurizi, le 10 janvier 2025

Cette ordonnance vient d'être rendue par le tribunal de première instance de Londres présidé par la juge Foss, dans une décision qui se range du côté de notre bataille pour la vérité basée sur le Freedom of Information Act (FOIA), la loi qui permet aux citoyens d'accéder aux documents gouvernementaux.

Depuis plus de neuf ans, nous essayons d'obtenir la documentation complète sur l'affaire Julian Assange et WikiLeaks, et après avoir découvert qu'une partie de cette documentation a été détruite en 2017, nous avons essayé d'enquêter sur les raisons de cette destruction, pour déterminer s'il existait un moyen de la récupérer, ou si elle était maintenant définitivement perdue.

La juge Foss a statué que si les autorités du Crown Prosecution Service (CPS) ne se conformaient pas à son ordonnance d'ici le 21 février, leur refus pourrait conduire à une procédure pour outrage. L'avocate Estelle Dehon, du cabinet londonien Cornerstone Barristers qui nous représente dans cette bataille juridique depuis 2017, est une spécialiste de premier ordre de la FOIA. Elle commente la décision du juge Foss comme suit : « Le Tribunal a conclu que le CPS détient probablement encore des informations expliquant ce qui a eu lieu. Espérons que cela sera enfin révélé ».

Pourquoi la vérité compte toujours, même si Julian Assange n'est plus en prison

Julian Assange est désormais libre : après une saga juridique et judiciaire impliquant trois administrations américaines – celles d'Obama, de Trump et de Biden – le fondateur de WikiLeaks a été autorisé à quitter la prison la plus dure du Royaume-Uni, la prison de Belmarsh à Londres, en juin dernier. Après quatorze ans sans avoir pu marcher dans les rues en homme libre, les États-Unis ont laissé partir Assange. Mais non sans exiger leur «  dernier kilo de chair » : un aveu de culpabilité. Le fondateur de WikiLeaks était placé devant un choix : soit plaider coupable, soit risquer de passer le reste de ses jours dans une prison à sécurité maximale aux États-Unis pour avoir publié des documents secrets du gouvernement américain révélant des crimes de guerre, des actes de torture et des atrocités, de l'Afghanistan à l'Irak en passant par Guantánamo. 

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Cuba, ouragans et punitions

Alors que l’ouragan Oscar approchait de ses côtes, Cuba a connu le 18 octobre dernier une panne de courant géante qui a plongé dans le noir la quasi-totalité de sa population et ce, alors que le pays vit sa plus importante crise sociale, économique et alimentaire depuis le triomphe de la révolution. La vétusté de son réseau électrique, expression concrète du blocus criminel que connaît le pays, explique dans une large mesure ce dramatique épisode. C’est l’occasion de faire un peu d’histoire.

Elle vient de loin, de très loin même, la démarche colonialiste des États-Unis par rapport à Cuba. Leurs relations ont commencé à un moment où les deux pays vivaient des processus très contrastés. En 1898, l’île des Caraïbes menait sa lutte d’indépendance nationale contre le colonisateur espagnol tandis que les États-Unis, libérés du joug britannique, étaient en train d’achever l’expansion fulgurante de leur territoire par des moyens militaires ou non.

C’est ainsi qu’après la Louisiane prise aux Français, la Floride et Porto Rico aux Espagnols, le Texas et la Californie aux Mexicains, l’Alaska aux Russes, ils mirent le viseur sur l’île de Cuba, territoire particulièrement riche en canne à sucre et tabac et où des investisseurs étatsuniens avaient commencé à placer des sommes importantes dans l’intention de prendre le contrôle total. Le souci étant qu’à la différence avec d’autres territoires conquis, la petite Cuba était en pleine guerre contre un empire ibérique encore puissant. C’est dans ce « détail » que va naître un des grands paradigmes qui vont nourrir le justificatif de la longue histoire de l’impérialisme étatsunien. En effet, pour avoir accès au sucre cubain, il fallait alors chasser les Espagnols, leur faire la guerre. Pour la faire, il fallait obtenir le soutien du peuple américain de manière à justifier la campagne de conscription...

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Assange : Le combat n'est pas terminé

Notamment grâce à la ténacité de citoyens attachés à la liberté de presse, Julian Assange a finalement été libéré. Il n’en a pas moins été déclaré coupable d’avoir dénoncé des crimes de guerre. En fin de compte, son combat pour la liberté de l'information lui a coûté des années de privation de liberté sans compter les souffrances qu'il a endurées sachant qu’il risquait un nombre d’années de prison largement supérieur à la durée normale d’une vie.

Croire que tout est bien qui finit bien serait cependant une erreur. 

Concernant Assange, Laurent Dauré dans Le Monde Diplomatique de ce mois [i] nous présente un bilan du manque de soutien et même des attaques contre Assange par une presse aux ordres pendant son incarcération et depuis sa libération.

Plus généralement, en plusieurs endroits du monde, la liberté de la presse, et des médias en général, est déjà – ou commence à être mise – sous pression. En France, des atteintes à la liberté de la presse sont signalées par Mediapart.[ii] De son côté, Serge Halimi dénonce le pouvoir du monde politique et économique sur les médias [iii]. Il a également tourné un film à ce sujet.[iv]

En Allemagne, le quotidien Junge Welt a été classé comme étant d'extrême-gauche et, de ce fait, comme ennemi de la Constitution.[v] La Belgique n'est pas en reste : G.-L. Bouchez (MR) a annoncé une réduction des dotations de la chaîne publique RTBF. [vi]

N'oublions pas que « une presse indépendante et libre est un pilier fondamental de notre démocratie »[vii]...


[i] Dauré, L. : Les médias contre Julian Assange (août 2024) : https://www.monde-diplomatique.fr/2024/08/DAURE/67286

[ii] https://www.mediapart.fr/journal/france/200923/liberte-de-la-presse-macron-contre-ceux-qui-se-battent-pour-ecrire-la-verite

[iii] Masson, T. : Serge Halimi : « En temps de crises, il y a très peu d'espace pour un discours critique dans les médias » dans : Solidaire, n° 3, pp. 48-51.

[iv] Serge Halimi e.a. : Les nouveaux chiens de garde, 2012, film : https://www.youtube.com/watch?v=dLMDGEfAruY.

[v] https://www.jungewelt.de/artikel/479907.pressefreiheit-worauf-es-jetzt-ankommt.html

[vi] https://www.7sur7.be/belgique/un-echange-anime-prise-de-bec-entre-georges-louis-bouchez-et-jean-paul-philippot-a-la-sortie-dun-studio-de-la-rtbf~a8df0c00/

[vii] https://www.lalibre.be/belgique/societe/2024/07/24/que-reste-t-il-comme-emission-rtbf-de-service-public-a-la-sortie-dun-studio-lechange-muscle-entre-georges-louis-bouchez-et-jean-paul-philippot-CN3KZBLZMVGBXPES444JKWFTJU/

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