Elections aux USA, la victoire de la honte et de l’argent

Les instances du PCB ont pris acte des résultats des élections américaines qui confirment la victoire du candidat républicain, de la droite radicale et de la réaction après une campagne au cours de laquelle les invectives et les fausses informations ont pris le pas sur le débat et l’argumentation.

Ils constatent que l’utilisation de supports média­tiques comme Fox New ou Breitbart News etc. favorisent les positions politiques conservatrices en faveur de l'idéologie du Parti Républicain, laquelle remet en cause le droit des femmes et des immigrés, prône le retour aux énergies fossiles et la domination des Etats-Unis et du dogme du marché sur le monde.

Ils remarquent que cette évolution inquiétante est renforcée par le recours au deepfake (hypertrucage) qui utilise l'intelligence artificielle pour entretenir la désinformation et manipuler l’opinion ce qui, d’une manière infiniment plus efficace, est digne de la Propagandastaffel des nazis.

Ils constatent le caractère obsolète et les effets pervers d’un système électoral indirect datant de 1787 qui privilégie l’avis des élites représentées par des grands électeurs au détriment du vote populaire et au profit des seuls partis républicain et démocrate.

Ils dénoncent une campagne électorale dont le coût de 16 milliards de dollars prouve le soutien sans faille que le grand capital exerce pour maintenir sa domination en privant le peuple américain de toute autre représentation politique.

Ils en concluent que ces résultats s’inscrivent dans la percée de la droite radicale qui résulte de la mondialisation capitaliste laquelle est la conséquence de la disparition du rapport de force incluant la communauté des états socialistes.

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Crise au Venezuela : Le pourquoi et le comment…

Les données de la Banque mondiale (BM) et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) concernant l’évolution de la situation économico-sociale du Venezuela sont assez édifiantes et de nature à nous permettre d’esquisser des explications ignorées, ou plus souvent évitées par le système médiatique, à propos de la crise politique que connaît ce pays.

Suivant la BM, la population du pays, qui diminuait régulièrement depuis 2017 (moins 2,9 % annuel en 2019), a augmenté de 1,9 % en 2023 et ce, notamment, grâce aux nombreux retours de ceux qui avaient quitté le pays. Le taux annuel négatif des migrations – un peu plus de 1,3 millions de personnes en 2018 – est devenu positif en 2023 – environ 320.000 [[1]]. Le taux de chômage n’était que de 5,5 % en 2023 (il est de 5,8 % en Belgique). Le nombre d’homicides qui était de 48 sur 100.000 personnes en 2018 est descendu à 19 sur 100.000 en 2023 ; et surtout l’inflation, la mère de toutes les misères, l’icône dont tous les médias se gaussaient pour dire du mal du pays et qui avait atteint le chiffre surréaliste de 833.997 % en 2018 est tombée à 69,5 % en 2023 [[2]].

Le PNUD va dans le même sens. Dans son rapport « Performances macroéconomiques du Venezuela au premier trimestre 2024 et perspectives pour l'année 2025 », le PNUD pronostiquait pour le pays, exactement un mois avant les élections, une croissance de 4,2 % pour l’année 2024 (celle de la Belgique est estimée à 1,4 %). Le rapport indique que la production du pétrole a augmenté de 18,4 % en 2023, que le dollar USA s’est stabilisé dans le marché de changes (il était à 637 ‘bolivares’, la monnaie nationale, par USD en 2018 il est à 36, aujourd’hui-NdlR) et, surtout, que la recette fiscale du 1er trimestre 2024 avait connu une augmentation de 161 % en comparaison avec celle de 2023 [[3]].

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6 juin 2024, une nouvelle atteinte à la mémoire collective

En juin 2022, le Président Macron déclarait qu’il fallait privilégier le dialogue pour ne pas « humilier la Russie ».

En juin 2024, en refusant d’inviter une délégation russe au 80e anniversaire du débarquement des alliés en Normandie, il se prête à une nouvelle manipulation de l’histoire.

Par ce refus, Macron donne des arguments à Poutine qui ne manquera pas d’interpréter cet affront comme une humiliation du peuple russe pour justifier sa politique d’affrontement avec l’Occident. Même si nous désapprouvons l’intervention de la Russie en Ukraine, l’absence d’une délégation russe est un affrontaux16 millions de civils et aux 11 millions de combattants de l’armée rouge des peuples de l’URSS qui furent victimes du nazisme. C’est un geste de mépris aux travailleurs soviétiques qui, dans des conditions de vie extrêmes, ont su forger les armes de la victoire. C’est une insulte aux survivants, qui ont dû faire face aux conséquences des destructions incalculables, lesquelles n’ont jamais donné lieu à la moindre indemnisation.

Cette nouvelle atteinte survient après l’interprétation éhontée du pacte germano- soviétique que la droite et ses médias nous présente comme une alliance entre les nazis et les soviétiques. Une interprétation qui efface la scandaleuse sollicitude dont Hitler a bénéficié de la droite française et anglaise dans les années trente

Elle s’inscrit dans l’utilisation de la famine de 1932 assimilée comme un génocide perpétré par le pouvoir soviétique contre le peuple ukrainien.

En Belgique, la volonté de ne plus célébrer le 8 mai 1945 comme victoire sur le nazisme va dans le même sens. L’objectif est d’effacer de la mémoire collective que le 8 mai 1945 a créé un rapport de force favorable aux forces de progrès, dont les mécanismes ont permis une formidable élévation du bien-être des travailleurs dans l’après-guerre concrétisés par des conquêtes sociales qui sont de plus en plus remises en cause.

La présence d’une délégation russe à la commémoration du 6 juin 1944, aurait permis aux vétérans américains anglais et français qui ont survécu au débarquement en Normandie, de rencontrer les derniers survivants des batailles de Stalingrad et de Koursk, sans lesquelles, les débarquements en Afrique, en Sicile, en Provence et en Normandie n’auraient jamais eu lieu.

Vu le grand âge de tous ces braves, leur rencontre était l’ultime occasion d’amorcer un dialogue entre l’Ukraine et la Russie pour désactiver l’escalade belliciste et le climat de russophobie.

Malheureusement, Macron en a décidé autrement. Aujourd’hui, il ne plaide plus pour le dialogue, il évoque la possibilité d’envoyer des troupes en Ukraine pour combattre la Russie.

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Cuba, ouragans et punitions

Alors que l’ouragan Oscar approchait de ses côtes, Cuba a connu le 18 octobre dernier une panne de courant géante qui a plongé dans le noir la quasi-totalité de sa population et ce, alors que le pays vit sa plus importante crise sociale, économique et alimentaire depuis le triomphe de la révolution. La vétusté de son réseau électrique, expression concrète du blocus criminel que connaît le pays, explique dans une large mesure ce dramatique épisode. C’est l’occasion de faire un peu d’histoire.

Elle vient de loin, de très loin même, la démarche colonialiste des États-Unis par rapport à Cuba. Leurs relations ont commencé à un moment où les deux pays vivaient des processus très contrastés. En 1898, l’île des Caraïbes menait sa lutte d’indépendance nationale contre le colonisateur espagnol tandis que les États-Unis, libérés du joug britannique, étaient en train d’achever l’expansion fulgurante de leur territoire par des moyens militaires ou non.

C’est ainsi qu’après la Louisiane prise aux Français, la Floride et Porto Rico aux Espagnols, le Texas et la Californie aux Mexicains, l’Alaska aux Russes, ils mirent le viseur sur l’île de Cuba, territoire particulièrement riche en canne à sucre et tabac et où des investisseurs étatsuniens avaient commencé à placer des sommes importantes dans l’intention de prendre le contrôle total. Le souci étant qu’à la différence avec d’autres territoires conquis, la petite Cuba était en pleine guerre contre un empire ibérique encore puissant. C’est dans ce « détail » que va naître un des grands paradigmes qui vont nourrir le justificatif de la longue histoire de l’impérialisme étatsunien. En effet, pour avoir accès au sucre cubain, il fallait alors chasser les Espagnols, leur faire la guerre. Pour la faire, il fallait obtenir le soutien du peuple américain de manière à justifier la campagne de conscription...

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Assange : Le combat n'est pas terminé

Notamment grâce à la ténacité de citoyens attachés à la liberté de presse, Julian Assange a finalement été libéré. Il n’en a pas moins été déclaré coupable d’avoir dénoncé des crimes de guerre. En fin de compte, son combat pour la liberté de l'information lui a coûté des années de privation de liberté sans compter les souffrances qu'il a endurées sachant qu’il risquait un nombre d’années de prison largement supérieur à la durée normale d’une vie.

Croire que tout est bien qui finit bien serait cependant une erreur. 

Concernant Assange, Laurent Dauré dans Le Monde Diplomatique de ce mois [i] nous présente un bilan du manque de soutien et même des attaques contre Assange par une presse aux ordres pendant son incarcération et depuis sa libération.

Plus généralement, en plusieurs endroits du monde, la liberté de la presse, et des médias en général, est déjà – ou commence à être mise – sous pression. En France, des atteintes à la liberté de la presse sont signalées par Mediapart.[ii] De son côté, Serge Halimi dénonce le pouvoir du monde politique et économique sur les médias [iii]. Il a également tourné un film à ce sujet.[iv]

En Allemagne, le quotidien Junge Welt a été classé comme étant d'extrême-gauche et, de ce fait, comme ennemi de la Constitution.[v] La Belgique n'est pas en reste : G.-L. Bouchez (MR) a annoncé une réduction des dotations de la chaîne publique RTBF. [vi]

N'oublions pas que « une presse indépendante et libre est un pilier fondamental de notre démocratie »[vii]...


[i] Dauré, L. : Les médias contre Julian Assange (août 2024) : https://www.monde-diplomatique.fr/2024/08/DAURE/67286

[ii] https://www.mediapart.fr/journal/france/200923/liberte-de-la-presse-macron-contre-ceux-qui-se-battent-pour-ecrire-la-verite

[iii] Masson, T. : Serge Halimi : « En temps de crises, il y a très peu d'espace pour un discours critique dans les médias » dans : Solidaire, n° 3, pp. 48-51.

[iv] Serge Halimi e.a. : Les nouveaux chiens de garde, 2012, film : https://www.youtube.com/watch?v=dLMDGEfAruY.

[v] https://www.jungewelt.de/artikel/479907.pressefreiheit-worauf-es-jetzt-ankommt.html

[vi] https://www.7sur7.be/belgique/un-echange-anime-prise-de-bec-entre-georges-louis-bouchez-et-jean-paul-philippot-a-la-sortie-dun-studio-de-la-rtbf~a8df0c00/

[vii] https://www.lalibre.be/belgique/societe/2024/07/24/que-reste-t-il-comme-emission-rtbf-de-service-public-a-la-sortie-dun-studio-lechange-muscle-entre-georges-louis-bouchez-et-jean-paul-philippot-CN3KZBLZMVGBXPES444JKWFTJU/

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6 juin, à 80 ans du débarquement

LE JOUR (ou le mensonge…) LE PLUS LONG ?

Des chefs d’État, des rois et princes par douzaines, des journalistes par centaines et, bien entendu, les médias avec tout leur arsenal seront là pour fêter le débarquement ou, plus exactement, ce script cherchant à présenter les États Unis comme les artisans uniques de la liberté retrouvée en Europe, comme les héros, quasi solitaires, de la victoire sur le nazisme. Cette année, la mystification risque d’être encore plus bruyante à l’occasion du 80ème anniversaire de cet événement.

Loin de nous, l’intention mesquine de minimiser la bravoure, le courage de ces jeunes américains, britanniques, français et canadiens, souvent adolescents, qui furent largués des avions ou débarqués des bateaux et qui devaient plonger dans une mer hostile avec une moyenne de 60 kg de matériel sur les épaules pour aller combattre l’armée du IIIe Reich. Bien au contraire, leur mémoire mérite tous les hommages.

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