Rassemblement en soutien aux opposants turcs

Le 23 juin, des élections municipales ont eu lieu à Istanbul en Turquie. Il s'agissait d'un second scrutin, après que le premier (mars 2019) avait été annulé pour prétendue fraude, à la demande du Parti conservateur, l'AKP. Leur défaite après de nombreuses années de pouvoir ne se jouant qu'à un petit nombre de voix, ils avaient tenté ce coup du retour aux urnes sauf que leur défaite est maintenant flagrante : 54% pour Ekrem Imamoglu du CHP, parti kémaliste contre 45% à l'AKP.
Cette défaite a ébranlé le pouvoir d'Erdogan. En particulier il perd le contrôle sur les budgets et donc sur ses moyens de financer des entreprises (notamment les entreprises de services, parking, transports etc) dont les patrons en retour soutenaient Erdogan.
Cependant cette victoire de l'opposition à la tête de la municipalité ne changera pas d'un coup de baguette magique l'organisation des institutions mises en place depuis longtemps par l'AKP (justice, enseignement...). Elle n'est donc pas synonyme d'un retour direct vers plus de démocratie. Ce changement là reste nécessaire, et en attendant certains opposants restent en prison ou continuent à être obligés de vivre dans la clandestinité.
Ce samedi 13 juillet, un petit rassemblement était organisé devant la gare centrale en soutien à ces opposants et notamment aux musiciens du groupe Yorum dont certains sont en grève de la faim depuis près de deux mois. Le dessinateur Ismail Dogan et le chanteur Tanar Catalpinar s'y sont exprimés. Parmi les membres fondateurs du groupe, aucun n'est libre puisqu'ils sont soit obligés de s'exiler soit en détention soit dans la clandestinité. Le Grup Yorum porte l'espoir d'une large population de reprendre en main son propre sort. Il est important de les soutenir, ils sont l'emblème de tous ces enseignants, journaliste, avocats... emprisonnés par le pouvoir.