L'émotion fut unanime en Italie, et bien au-delà, à l'occasion du terrible accident du Pont Morandi dans la ville de Gènes. Pourtant, une moitié des familles a refusé de participer à la cérémonie d’hommage aux victimes et on ne peut que les comprendre car des responsables à l'origine du deuil qui les accable se trouvaient parmi ceux qui présidaient la cérémonie. Mais la responsabilité de la tragédie dépasse de loin les frontières italiennes.
Ce vendredi 13 avril, une coalition formée par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni a lancé plus de cent missiles de croisière contre diverses cibles syriennes. A noter que cette agression eut lieu sans le moindre accord du Conseil de Sécurité des Nations Unies, de l'Union Européenne, ou des propres parlements des pays agresseurs. Pourtant, il s'agissait d'un acte de guerre caractérisé. Autrement dit, ces trois puissances ont piétiné, sans la moindre gêne, des principes de base du droit international.
« L'événement le plus important depuis la chute du mur de Berlin » fut l'expression utilisée par le responsable français de l'agence de notation Standard & Poor's faisant référence à la sortie du Royaume Uni de l'Union européenne. L'évaluation politique ne semble pas exagérée si on la met en relation avec l'énorme déploiement de forces dépensées par les grandes institutions (FMI, Banque Mondiale, OMC, OCDE) et des personnalités politiques de haut niveau, dont le Président Obama, pour dire aux votants britanniques qu'il ne fallait, surtout pas, voter pour le "leave" (sortir) de l'UE. En effet, tout est justifiable s'il s'agit d'éviter la chute – cette fois – du mur de la City.
Une vague d’émotion a secoué la planète à propos de ces centaines de migrants trimbalés de l'Italie vers Malte et finalement reconduits vers l'Espagne. On pouvait voir à la une des grands médias des photos à émouvoir les plus endurcis de leurs lecteurs. Pourtant c'était justement ces grands médias qui avant-hier avaient soutenu l'agression contre l'Irak, hier celle contre la Lybie et aujourd'hui même celle contre la Syrie. C'est ainsi, en fabriquant non seulement le consentement de l'opinion publique vis-à-vis de ces lâches entreprises guerrières mais en arrivant à faire que cette opinion les soutienne qu'ils ont ouvert et suscité ces énormes vagues migratoires. Voilà comment les migrations qu'on attendait par effet du réchauffement climatique ont été devancées par celles produites par ces interventions militaires déguisées sous des prétextes humanitaires mais en réalité profondément néocolonialistes.
Les médias dominants ne cessent de nous seriner avec leurs bonnes nouvelles. Selon eux, la reprise économique est là, bien installée, et le chômage diminue partout. Certes, sur le plan strictement statistique, on ne peut pas leur donner complètement tort. Mais ce qu'ils ne disent pas, c'est que nous sommes en face d'un mirage bien construit par les mêmes responsables qui propagent ces "bonnes nouvelles". Parce que cette croissance économique (et ses conséquences sur le chômage) a très peu à voir avec l'évolution de l'économie réelle et s'est forgée sur des mesures totalement artificielles.
Après une difficile progression, l'armée syrienne soutenue par l'aviation russe réussissait, fin janvier, à reprendre la ville d'Aarran, bastion stratégique de Daesh, située à 10 kilomètres d'Al-Bab, dans la province d'Alep. Cette prise permettait aux forces syriennes de se rapprocher de Raqa, ville qui fait fonction de capitale du mouvement terroriste. Cette prise constituait, de toute évidence, un cauchemar pour le patron de la mouvance djihadiste, le dit calife Abou Bakr al-Baghdadi, mais apparemment pas seulement pour lui.