La pièce de Howard Zinn (1922-2010) "Marx in Soho" dans son titre original, imagine le retour de Karl Marx, plus d’un siècle après son départ pour l’au-delà. Cependant, ce n'est pas au Soho de Londres, proche du British Museum et de sa bibliothèque où il avait écrit, "Das Capital", réagissant à chaud sur des événements comme la révolution de 1848, la commune de Paris de 1871, mais au Soho de New York, au cœur de Manhattan que l’auteur du Capital se réincarne pour une heure. Il établit un parallèle entre la misère qu’il côtoyait à Londres et celle qu’il découvre à Manhattan. C’est ce contexte qu’en 1999, Howard Zinn choisit pour exprimer ses propres positions par rapport à ceux qui parlent de la mort du marxisme mais aussi de certaines de ses déformations. Pour lui, la critique marxiste du capitalisme reste fondamentalement vraie.
Nous étions déjà pas mal surpris lorsque l'édition 2012 du Festival des Libertés (Bruxelles) n'avait pas trouvé mieux que d'inviter Jamie Shea le secrétaire général adjoint de l'OTAN pour parler de la Syrie, plus exactement de la nécessité ou non d'intervenir dans ce pays. Rappelons à ceux qui l'ont oublié que ce monsieur fut, en tant que porte-parole de l'OTAN, l'artisan de la grande manipulation médiatique qui servit pour justifier le bombardement de la Serbie lors des guerres yougoslaves. L'indignation que cette programmation avait suscité (il n'avait pas été prévu un contradicteur pour ce propagandiste), obligeait alors les organisateurs à modifier la composition du panel.
De son exil mexicain, où il cotoyait d’autres éxilés dont Ernesto Guevara, Fidel Castro, et l’uruguayen Raul Sendic (fondateur du mouvement Tupamaros), le poète péruvien Juan Gonzalo ROSE, écrivait ce poème une nuit de réveillon des années 50
NOUVEL AN
Nouvel an dans le sang des assassinés.
Nouvel an dans les salles de tortures et dans l’œil du prisonnier où un temps sans soleil fait son nid.
Nouvel an dans la table du tyran et dans le portemanteau vide de l’exilé. Nouvel an chez la mère et son fils séparés seulement pour quelques verrous.
Ils n’ont pas de nouvel an des peuples comme le mien.
Le paysage est peut-être nouveau, mais c’est toujours la même absence.
Le mouchoir peut-être nouveau, mais c’est toujours la même larme.
Le linceul renouvelé, mais c’est toujours la même mort.
Bonne année, douleur ; rage du peuple, haine du juste, colère du saint.
Bonne année fusil : apprends-moi à chanter les ans nouveaux.
L’Argentine a longtemps vécu sous la menace d’un coup d’Etat militaire. Ainsi, de 1930 à 1983, sur trente-deux présidents, dix-huit étaient militaires. Dans une telle situation d'alternance, une partie des membres de la police en fonction lors d'une période de dictature militaire sont forcément « récupérés » par le régime civil suivant. C'est ce genre de situation et les dérives qu'il engendre que nous raconte El Clan, un film argentin de Pablo Trapero.
Rien n'est plus relatif que la notion de "bonne" école. Selon votre position sociale, selon vos choix politiques, selon l'époque où vous vivez, selon que vous envisagiez l'école de vos propres enfants ou celle des autres, vous n'attendez pas la même chose du système éducatif. Les bonnes écoles des uns ne sont pas les bonnes écoles des autres et les bonnes écoles d'hier ne sont assurément plus les bonnes écoles d'aujourd'hui...
Après la fin de la très meurtrière guerre civile d’Espagne, des dizaines de milliers de républicains fuyant la terreur franquiste chercheront, au début des années 40, refuge en France. Le gouvernement français d’alors, à dominante social-démocrate, ne trouva pas mieux que de les placer dans des véritables camps de concentration. Emu par leur sort, un jeune Consul chilien organise leur départ en bateau pour le Chili avec l’aide du Ministre de la santé de l’époque permettant, de cette manière, à des centaines d’espagnols de connaître des conditions de vie plus dignes. Le Consul s’appelait Pablo Neruda et le Ministre Salvador Allende. Ainsi naquit une vieille amitié qui ne prit fin qu’à l’arrivée de Pinochet.
A l’occasion du centième anniversaire de la naissance du poète communiste, ce poème écrit pendant ses moments de clandestinité lors de la dictature de Gonzales Videla, nous sert aussi d’hommage à son exemple et à sa mémoire.
A MON PARTI
Tu m’as appris la fraternité envers celui que je ne connais pas et m’as donné la force de tous ceux qui vivent.
Tu m’as redonné la patrie comme lors d’une naissance et m’as donné la liberté que le solitaire ignore.
Tu m’as appris à allumer la bonté comme on allume le feu et, avec toi, j’ai compris l’unité et la différence des hommes.
Tu m’as montré comment la douleur d’un seul meurt dans la victoire de tous et j’ai appris avec toi à dormir dans les humbles lits de mes frères.
Tu m’as fait entrevoir la clarté du monde et la possibilité de l’allégresse.
..et m’as rendu indestructible parce que, avec toi, je ne finis pas en moi-même.