Le pénible cauchemar du député Culot

Fabian Culot, vous connaissez ? C’est un député MR à la Région wallonne. Il risque de passer à l'histoire du crétinisme parlementaire. En effet, nous apprenons qu’il projette de déposer une résolution demandant de dispenser dans les écoles des cours sur les dangers de l'extrême gauche ; résolution qui vise le PTB et ses alliés. Après l'échec retentissant du député MR Denis Ducarme d'entourer le PTB d'un cordon sanitaire en 2016, idée aujourd'hui reprise par le CDH, le MR persiste et signe dans les délires anticommunistes.

 Surfant sur les soi-disant dangers de l'extrême gauche, Mr Culot, fondé sur sa lecture particulièrement myope de l'histoire, perpètre de dangereux amalgames en associant les concepts : terrorisme, marxisme, extrémisme, communisme. Les affirmations de Mr Culot sont une insulte pour les historiens. En aucun cas, ce n’est aux politiciens de leur apprendre leur métier. L'histoire n'est pas un objet juridique. Dans un État libre, il n'appartient ni au Parlement ni à l'autorité judiciaire de définir la vérité historique. En fait, les affirmations de Mr Culot n’ont rien à voir avec l'histoire mais bien avec la désinformation générale entretenue par la droite et ses médias. Ces affirmations ont, en fait, un objectif profondément antidémocratique: restreindre les libertés politiques et criminaliser les luttes sociales.

Les projets pédagogiques de Mr. Culot participent surtout à un processus d'effacement de la mémoire collective. Au contraire, il serait plus judicieux et honnête d'inclure dans l’enseignement les éléments d’une vraie histoire populaire. L'histoire du mouvement communiste et ouvrier plonge ses racines dans la pensée socialiste et l'exigence de la paix pour lesquelles Jean Jaurès fut assassiné le 31 juillet 1914, peu avant le début de la première guerre mondiale.

C'est dans cette guerre menée pour des motifs totalement étrangers à l'intérêt des peuples que des femmes et des hommes courageux prirent conscience de la nécessité de dépasser le nationalisme et ses conséquences racistes et xénophobes au profit de l'internationalisme et de ses valeurs de solidarité, d'émancipation et de libération de tous les peuples. Cette exigence légitime de la paix fut un des mots d'ordre de la révolution d'octobre, de la fondation de l'Union Soviétique et des Partis Communistes en général qui allaient initier un formidable élan de progrès social et d'émancipation des travailleurs dans tous les pays.

Il serait utile de rappeler que les aspects tragiques de l'histoire de l'URSS sont la conséquence directe des multiples agressions qu'elle a subies dès 1918, et de son isolement causé par l'opposition de la droite européenne aux diverses propositions de la diplomatie soviétique d'instaurer une politique européenne de défense collective.

Les fiançailles du grand capital et du nazisme

Il faudrait rappeler aussi que la montée en puissance de l'Allemagne nazie est indissociable du soutien que le grand capital accorda au parti Nazi. Un soutien qui allait de pair avec les violations du traité de Versailles dont Hitler se rendit coupable dès 1933. Des violations parfaitement tolérées voire encouragées par la droite européenne, dont la bourgeoisie française, qui en 1936 ironisait : « mieux vaut Hitler que le Front Populaire ». C'est dans ce contexte qu'en 1937, le gouvernement belge a reconnu la dictature franquiste, poignardant dans le dos les membres des brigades internationales qui luttaient au péril de leur vie pour défendre l'idéal républicain. Ce climat malsain allait culminer en 1938, à Munich, lors de la scandaleuse « conférence de la paix » où les gouvernements français et anglais s'agenouillèrent devant Hitler. Face à cette véritable abomination l'URSS signera un pacte de non-agression avec l'Allemagne, pour mieux se préparer à l'agression nazie.

Lors de la seconde guerre mondiale, les Partis Communistes s'impliquèrent totalement dans la résistance au nazisme avec le soutien des alliés, dont l'URSS qui paiera le plus lourd tribut, 27 millions de victimes civiles et militaires et des destructions incalculables. Il faudrait également enseigner que durant cette guerre la déportation et le massacre de six millions de juifs ne sont pas étranger à la haine de la droite à l'égard d'une communauté juive européenne dotée d'une haute conscience politique et dont sont issus bon nombre de personnalités qui ont joué un grand rôle dans la promotion des idées socialistes et communistes que Mr. Culot considère comme un danger. C'est le progrès de ces idées maintenant qui est à l'origine de la panique du député Culot, le bien nommé, qui n'ose pas dévoiler les vraies raisons de son lamentable projet.

Au lieu de se préoccuper des dangers de l'extrême gauche en affichant une culture digne des Aventures de Tintin au pays des Soviets, Mr Culot devrait se poser des questions sur l'alliance de son parti le MR avec la N-VA, reniant ainsi ses promesses à l'électorat francophone. Une N-VA dont le patron B. De Wever se vante d'être le fils spirituel du philosophe Edmund Burke, ennemi juré du siècle des lumières et de la démocratie. Une N-VA dont le patron a dit « mon patron c'est le VOKA » (le patronat flamand). Une N-VA qui exploite le drame des réfugiés, victimes des guerres de l'OTAN, en contribuant à répandre la peste xénophobe. Une N-VA qui continue à défendre l'amnistie des collaborateurs Nazis etc.

Pas besoin d’aller plus loin, ce qui précède atteste suffisamment des dangers de la droite et du capitalisme.

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