De nombreux pays d’Amérique latine sont actuellement en proie à une agitation populaire. Le 16 décembre, la Chambre des représentants colombienne a approuvé les mesures économiques proposées par le président Iván Duque, qui prévoient notamment une réforme du travail et des pensions très défavorable aux travailleurs et une diminution des impôts pour les grandes entreprises, et ce alors que les Colombiens manifestent leur désapprobation depuis des semaines. Les Équatoriens aussi protestent contre les réformes voulues par leur président Lenín Moreno et en particulier contre un recours au FMI qui anéantirait les progrès sociaux accomplis sous Rafael Correa. De même, au Chili, les manifestants continuent, en dépit de la brutale répression policière, de s’opposer à la politique néolibérale de Sebastián Piñera : les maigres concessions promises par Piñera n’auront pas suffi à faire remonter un taux d’approbation historiquement bas de 12%. En revanche, la révolte en Bolivie ne cherche pas à abolir un régime de droite mais bien à rétablir un gouvernement de gauche renversé à la suite d’un coup d’État violent et raciste.
Lorsque le 23 janvier, Juan Guaido s'autoproclamait président du Venezuela, il annonçait la convocation -dans les 30 jours- des élections présidentielles pour "chasser" le président élu Nicolas Maduro. Quelques heures plus tard, Donald Trump et ses fidèles alliés, dont le français Emmanuel Macron, le social-démocrate espagnol Pedro Sanchez, et notre gouvernement, s'empressaient de reconnaître le jeune collabo. Trois mois après c'est le grand fiasco, Maduro est toujours en place et même Le Figaro est obligé de reconnaître qu'il y a "deux Venezuela" qui s'affrontent et que la campagne anti-Maduro, ouvertement parrainée par la CIA et l'extrême droite internationale, montre des signes de fatigue.
Depuis 1963, c’est-à-dire 4 ans après l'arrivée de Fidel au pouvoir, la coopération médicale de Cuba au service des pays du tiers monde a eu lieu de manière totalement bénévole.. L’excellence des professionnels cubains s’est alors manifestée avec environ 30 000 médecins dans plus de 60 pays du Sud, essentiellement en Afrique et en Amérique Latine.
Ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, Maurice Lemoine[1] est incontestablement un des meilleurs spécialistes de l’Amérique latine. En 2015 déjà, il avait consacré un ouvrage, crucial par la profondeur de ses analyses, à l’histoire des multiples coups d’état qui, à l’instigation des Etats-Unis, ont renversé des gouvernements progressistes dans cette région du monde qui apparaît souvent comme un laboratoire de projets politiques solidaires et émancipateurs[2]. Cette fois, c’est à une immersion dans le Venezuela de Hugo Chavez et Nicolas Maduro que nous invite M. Lemoine, présentée comme une chronique qui, quasiment jour après jour, détaille l’offensive idéologique et économique déclenchée contre la révolution bolivarienne mise en place par H. Chavez en 1998.
Fin janvier, Juan Guaido, le président du parti d'opposition « Voluntad Popular », que l’on pourrait qualifier de « second couteau » de l’opposition vénézuélienne, prononçait un discours devant quelques centaines d'opposants à Maduro. Rien de vraiment étonnant dans un pays en pleine agitation politique que la crise économique ne fait que renforcer. Sauf que le jeune orateur a terminé son discours - qui se révéla être en fait un exercice particulièrement bien préparé- par une prestation de serment et s’est autoproclamé rien de moins que président du Venezuela.
À l’heure où ces lignes sont écrites, nous ne savons pas encore qui sera le prochain président du Brésil mais nous savons déjà que le pays sera plongé dans l’instabilité. À l’issue du premier tour du 8 octobre, Jair Bolsonaro, candidat d’extrême- droite (Partido Social Liberal PSL) est arrivé en tête avec 46,03% des voix devant le candidat du Parti des Travailleurs (PT), Fernando Haddad, ancien ministre de l’éducation de Lula qui a recueilli 29,28%. La bourgeoisie traditionnelle autour du PSDB, qui avait affronté Dilma Rousseff au second tour en 2014, n’est arrivée que loin derrière, en 4e position avec 4,76% et a déjà annoncé son soutien à Bolsonaro. De leur côté, les marchés financiers ont exprimé leur crainte d’une victoire du candidat d’extrême-droite. Haddad, quant à lui, réunit désormais autour de lui, le parti de la candidate vice-présidente, le Parti Communiste du brésil (PCdoB), le PDT (arrivé en 3e position), et les autres partis à la gauche du PT dont le PSOL, le PCB (Parti Communiste Brésilien) qui défendaient au premier tour une candidature commune avec Guilherme Boulos (PSOL).